Le secteur automobile s’est-il enfin remis de la crise de 2008 ?

Le secteur automobile s’est-il enfin remis de la crise de 2008 ?

Avec des ventes en augmentation, des modèles inédits, des techniques innovatrices, le secteur de l’automobile a apparemment surmonté la crise de 2008. En France, les immatriculations ont augmenté de 5,7% depuis le début de l’année ; les constructeurs français peuvent donc entamer en toute tranquillité le Mondial de l’automobile. L’univers de l’automobile a-t-il retrouvé son statut d’avant-crise ?

La majorité des constructeurs sont satisfaits de leur prouesse et croient à un meilleur avenir

Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault-Nissan a annoncé que la mission consistait à se trouver dans le Top 3 mondial. Il a de surcroît communiqué que la place du ‘’number one’’ n’était pas une priorité, mais la médaille d’or est tout à fait accessible. Même discourent chez Toyota qui envisage d’effectuer cette année 2016 les meilleurs chiffres depuis la crise dans le vieux continent. Côté allemand, Matthias Müller, PDG de Volkswagen, a affirmé que le groupe sera de nouveau performant dès 2016 en dépit du scandale du "dieselgate".

Les ventes sont en croissance dans le monde. Après cette crise historique de 2008 et 2009 due aux subprimes, les constructeurs du monde entier ont enregistré une hausse des ventes cette année. Si moins de 50 millions de voitures ont été vendues chez les particuliers en 2009, ce chiffre est monté à plus de 66 millions en 2015. Une augmentation des ventes d’environ 33% en quelques années donc.

L’Europe est encore en phase de guérison contrairement à l’Asie

En tout état de cause, le marché mondial de l’automobile a commencé à remonter la pente depuis 2010. Toutefois, certains continents peinent à retrouver leur situation d’avant crise notamment le vieux continent. En effet, l’Europe garde encore des séquelles de la crise de 2008. L’année 2015, 16,4 millions de voitures ont été vendues contre quelques 19,6 millions en 2007. Ce déclin de la zone euro s’observe aussi en France. En effet, les ventes dans ce pays ont baissé de 20% entre 2009 et 2013 même si les courbes ont augmenté quelques années plus tard. Par ailleurs, les immatriculations n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-crise.

L’Asie, quant à elle conforte sa place de leader. N’ayant pas connu la crise, ses ventes ont même multiplié entre 2008 et 2015. L’Amérique du Nord, tout comme l’Afrique ont rattrapé leurs retards par rapport à la crise. L’Amérique du Sud rencontre, quant à elle, une stabilisation des achats de véhicules ce qui freine considérablement leur déclin depuis quelques années.

Pourquoi le marché Européen est-il en berne ?

Le marché européen est bondé, le taux de croissance démographique du continent est faible. De plus, chacun de ses habitants dispose déjà d’au moins un véhicule contrairement à l’Asie qui connaît encore une certaine une effervescence économique et démographique.

Pour remédier à cette crise, les constructeurs européens ont trouvé plusieurs alternatives. Ils ont d’abord réduit leurs effectifs. Ce qui a causé une perte d’emplois de l’ordre de 75 000 entre 2008 et 2016. Ensuite, ils ont fermé de nombreuses usines de productions en Europe à l’instar de PSA Aulnay. Enfin, ils ont préféré délocaliser et investir dans les pays en développement. Difficile donc de penser que le vieux continent puisse reconquérir son trône.